Balade dans la Somme
"Dans toute cette Picardie, les hommes, les femmes sont gais, énergiques... Gaillarde et rieuse population d’impétueux soldats et de joyeux conteurs, pays de mœurs légères, de fabliaux salés, des bonnes chansons de Béranger..."
Les écrivains de la Somme possèdent cet esprit gaillard décrit par Michelet, que l’on peut définir comme une gaieté libre et qui semble être un des traits dominants du charme picard.
Notre Balade suit les pas des auteurs les plus significatifs de ce département, avec pour guides leurs meilleurs biographes. Mais... laissons les nous emmener sur leur sol et écoutons-les nous chanter ch’bieu poéyis.
"Tu vois mon petit Roland, ce vieux monsieur assis là-bas, sur un banc, c’est celui qui a écrit les beaux livres qui t’empêchent le soir, si souvent de t’endormir... Le gamin fait un bond, quitte la main de son grand-père :
- C’est vraiment vous monsieur Jules Verne ?
- Mais oui, mon petit bonhomme.
- Oh ! vos histoires, monsieur...
- Tu les aimes bien mes histoires ?
- Oui, mais à votre place, je n’aurais pas fait finir comme ça 20 000 lieues sous les mers. La mort du Capitaine Nemo, dans son sous-marin, c’est trop triste.
- Eh bien, quand tu reviendras, nous collaborerons tous les deux."
C’est ainsi que Micheline Dupray nous conte la rencontre du jeune Roland Dorgelès avec Jules Verne.
Pierre Mac Orlan décrit dans Souvenirs de Picardie et d’Artois son Péronne natal et la Picardie qu’il retrouve comme soldat durant la Seconde Guerre Mondiale : "Les jolies filles, attirées par des splendeurs sans contraintes, se réunissaient dans Amiens occupé par les états-majors. Les femmes, pour la plupart, parlaient comme des chefs. On allait vers Amiens comme les caravanes, au-delà de l’Atlas, marchent vers la triple séduction de Marrakech : les femmes, les fruits et les fleurs."