Place de la Résistance
.En arrivant pour la première fois au Palais-Bourbon en 1993, par un jour de printemps d'autant plus doux que j'ai l'esprit joyeux et le c ur léger, je découvre aussitôt la solitude du mandat parlementaire. A peine terminées les modalités d'inscription dans le marbre de l'histoire, je me dirige vers les bureaux du groupe parlementaire que je compte rejoindre. Revenez plus tard, vous êtes trop nombreux, nous n'avons pas le temps. Ce mot d'accueil en forme de regret d'une victoire large me laisse pantois. Je me retrouve ainsi très vite en liberté dans les couloirs chauffés et lumineux du Palais qui ne manquent as de banquettes de repos. Profitant de l'un d'elles, j'ouvre mon nouveau cartable pour découvrir son contenu : l'écharpe, la cocarde, un agenda, un portefeuille, le règlement de l'Assemblée, la Constitution, un plan des lieux, et un superbe livre de photos sur le Palais-Bourbon. Mais pas le moindre code civil, électoral, pénal : aucun outil, manuel ou support pour travailler. Me voilà équipé pour paraître, désarmé pour agir.