Le palmier blessé
En tant qu´initié, maître du secret mais en même temps avocat du plaidoyer de l'éducation pour tous, comment le poète Amadou Élimane Kane peut-il concilier ce secret lié à l'initiation donnée par les anciens et les sages avec la nécessité de donner le savoir à tous pour que la renaissance ne soit pas un simple alibi ? Dans son précédent recueil, La Parole du baobab, il avait déjà esquissé une réponse. C'est que sa seule arme c'est le cri poétique qui naît d'une esthétique de l'insoumission et de la blessure. Et pour que les anciens acceptent, sans crier à la profanation, la désacralisation du savoir nécessaire au petit profane qui va à l'école, le poète devient un homme pluriel, un polyglotte qui : " Parle toutes les langues rebelles ".