Se nourrir, l'alimentation en question
Une réflexion globale et pluridisciplinaire sur l'alimentation L'alimentation, sous toutes ses formes, fait la Une de l'actualité, que ce soit dans les pays du Sud, les pays pauvres, où l'on a vu resurgir le spectre de la famine, mais aussi dans les pays riches, où la malbouffe et l'obésité sont devenues des questions majeures de santé publique. Les enjeux de l'alimentation sont économiques, politiques, humanitaires, et appellent une réflexion « globale », c'est-à-dire qui articule premièrement des dimensions planétaires, l'environnement, la géopolitique, les industries agroalimentaires, les règles internationales, la politique européenne par exemple, et deuxièmement des dimensions locales, ou nationales, tant il est vrai que les États ont encore leur mot à dire. Mais les États ne sont pas les seuls acteurs impliqués, les multinationales de l'alimentation, les ONG, les mouvements altermondialistes, par exemple, interviennent également dans ces questions. Manger peut aussi être associé à de grandes peurs, et susciter dès lors d'importants débats de société, des débats dont les enjeux dépassent vite le strict cadre des États-nations, qu'il s'agisse, par exemple, de la grippe aviaire, de la vache folle ou des OGM. Manger, enfin, relève au moins pour une part, d'une éducation, d'apprentissages, nous sommes de plus en plus soucieux d'hygiène alimentaire, mais aussi d'apprendre à construire notre propre goût, à l'affiner, le perfectionner, ce qui veut dire que le plaisir pris à manger est un composé complexe de logiques de socialisation (dans la famille notamment) et de rationalisation, de données sensorielles et d'un éventuel travail sur soi, au carrefour de la raison et des sensations.