George A. Romero, un cinema crepusculaire
En 1968, Rosemary’s Baby de Roman Polanski et La Nuit des morts vivants de George A. Romero ont bouleversé, chacun à leur manière, le paysage du cinéma fantastique. Or, si le travail du premier réalisateur a suscité bien des ouvrages critiques et universitaires, de telles faveurs n’ont pas été accordées au second. Sans doute (en partie) victime du succès que connurent cette production indépendante et sa suite directe, Zombie (1979), Romero s’est vu inéluctablement associé à la seule figure – certes importante – du mort-vivant.
Le Cinéma crépusculaire de George A. Romero se propose d’élargir cette vision réductrice en se consacrant à l’ensemble de la carrière du cinéaste de Pittsburgh. Après une présentation inédite de ses premiers films courts, chaque chapitre offre ainsi une lecture de l’un des quinze longs métrages qu’il a réalisés à ce jour, jusqu’au récent Diary of the Dead (2007). Ce parti pris permet d’éclairer des aspects mal connus de l’oeuvre de Romero, de s’arrêter sur des films peu – voire jamais – diffusés en France, sans négliger pour autant ceux qui lui valurent sa notoriété. Une dizaine de spécialistes, français comme étrangers, s’attachent à varier les angles d’approche et à dégager la cohérence d’une filmographie qui, non contente de refléter, sur quatre décennies, l’évolution de la société américaine, se réapproprie aussi l’univers des comic books, adapte des auteurs célèbres de la littérature fantastique, revitalise des figures mythiques, etc.