Voyage dans le massif du Mont-Blanc
Fascination pour le très haut... Les géants du Romantisme font le détour par Chamonix pour se confronter à d'autres géants. Ils tombent à genoux comme s'ils rencontraient Dieu. Ainsi Hugo : " Qu'on se figure d'énormes prismes de glace, blancs, verts, violets, azurés [...]. On dirait une ville d'obélisques, de cippes, de colonnes et de pyramides, une cité de temples et de sépulcres, un palais bâti par des fées pour des âmes... "
Si la mer de Glace est la nef, l'autel, c'est le mont Blanc qui " s'élève royalement avec sa tiare de glace et son manteau de neige. "
Et l'imagination se permet tous les tours et détours, tant le toit de l'Europe et le spectacle entrevu depuis la vallée délient les langues et les imaginations. Chateaubriand s'angoisse devant tant de grandeur mais Dumas rencontre Jacques Balmat, nous fait revivre les premières ascensions, puis verse dans le lyrique. La haute montagne, c'est l'ailleurs : " Vous n'êtes plus en Europe, vous êtes dans l'océan Arctique, au-delà du Groenland ou de la Nouvelle-Zélande, sur une mer polaire, aux environs de la baie de Baffin ou du détroit de Behring."
Théophile Gautier, plus distant, montre moins d'ardeur il dit les premiers hôtels qui reçoivent les premiers vacanciers, la civilisation des loisirs qui débute... Hier comme aujourd'hui, le massif du Mont-Blanc attire. Car si tout s'est transformé, la haute montagne, elle, n'a pas changé. Comme le disait Hugo : " Les détails passent, l'ensemble reste. "