L'apôtre des vignerons
On le surnomme l'Apôtre, le Prophète. Son portrait est édité en cartes postales. Les journalistes se disputent ses déclarations. Adulé par la foule qui le suit toujours plus nombreuse, il est porté en triomphe dans les manifestations. Il se rend à Paris où le président du Conseil, en personne, le reçoit dans son bureau. Modeste vigneron, Marcelin Albert prend, au printemps 1907, la tête d'un mouvement de révolte qui s'étend à tous les départements viticoles du Midi. En peu de temps, il est discrédité. Les enfants lancent des cailloux contre sa porte et chantent des chansons insultantes sur son passage. On le menace de mort. Le narrateur, un instituteur nommé à l'école du village où les événements ont débuté, a des raisons personnelles de s'attacher à découvrir le vrai visage de l'apôtre déchu. Il enquête auprès de ceux qui l'ont connu pour comprendre comment ils se le représentaient et pourquoi son image a été ternie si vite. Marcelin Albert a bien existé. Ses actes constituent une réalité. Mais c'est à travers le filtre de la mémoire collective et de ses propres souvenirs que le narrateur, dans ce roman, s'approche de la vérité.