Bifrost 98 - la Revue des Mondes Imaginaires
Après ses numéros consacrés à Edmond Hamilton (n° 90) et John W. Campbell (n° 94), Bifrost s'intéresse une nouvelle fois à l'un des grands noms de l'Âge d'or de la science-fiction : Alfred E. Van Vogt.
Né en 1912 au Canada, Van Vogt s'initie à l'écriture au début des années 30, via des cours et des méthodes d'écriture.
Après plusieurs années à écrire de la romance et des textes de littérature blanche, il découvre la science-fiction par hasard en lisant un numéro de Astounding où figure « La Chose d'un autre monde » de John W. Campbell. Il prend contact avec ce dernier, l'influent rédacteur en chef, qui va l'inciter à écrire ses premières nouvelles de SF.
Dans les années 40, Van Vogt va publier dans les pages d'Astounding plusieurs dizaines de nouvelles, qu'il va ensuite entreprendre d'assembler entre elles afin de former des romans : il s'agit là de la technique du fix-up, d'où naîtront plusieurs des classiques de notre auteur, tels que La Faune de l'espace, À la poursuite des Slans ou Le Monde des non-A.
Ces deux derniers récits seront d'ailleurs traduits en français par nul autre que Boris Vian. Écrivain aux marottes curieuses - des procédés littéraires particuliers pour accoucher d'histoires aux idées foisonnantes, un attrait ponctuel pour la dianétique de L. Ron Hubbard, un intérêt constant pour le thème du surhomme et de l'immortalité -, Van Vogt exerce une influence cruciale sur le jeune Philip K. Dick. À la tête d'une bibliographie riche d'une quarantaine de romans et de plus de soixante-dix nouvelles, intensément publié par J'ai lu dans les années 60 et 70, Van Vogt est à présent tombé dans un oubli partiel. Charge donc à Bifrost de réhabiliter l'écrivain, au travers d'un dossier exhaustif : un imposant article biographique signé Pascal J. Thomas, fin connaisseur de l'auteur, une bibliothèque idéale vanvogtienne, et une bibliographie par Alain Sprauel.