Le château périlleux
La poésie, à se demander ce qu'elle est, on finit par mêler ses figures ou par la voir trop nue, façons parmi d'autres d'en détourner le regard. De temps à autre, par chance - et presque toujours au fil de sa hâte, au bord de son suspens - quelqu'un trouve, je veux dire qu'il offre d'elle un de ces instantanés dans quoi nous pouvons effectivement reconnaître cette grande coureuse contemplative. Jean-Yves Bériou est un des derniers à l'avoir vue vivante, " fougères joyeuses entre les omoplates ", creusant la nuit physique, la nuit mentale, la nuit des nerfs, l'os de la nuit, dénouant la corde de l'amour. C'est le dernier signalement qu'on ait d'elle. Il est vieux comme le ciel et il me paraît particulièrement ressemblant.
Pierre Peuchmaurd