Mâh T'u, le Vrai Classique du Chat Parfait
Plaisir de la contemplation des chats... J'aime peindre la ligne claire de leurs silhouettes agiles - attitudes fugitives faites de rusticité sauvage comme d'aristocratique nonchalance - avec le trait sans repentir du pinceau humide que commande un geste rapide. J'ai assez persévéré dans cet exercice pour qu'il en ait résulté presque à mon insu une imprégnation de mes modèles sur ma vie. Les peintres savent, cela. Les chats auront fini par me convertir à leur vie insouciante et vagabonde, sensuelle et oisive - ou me semblant telle. Pour mieux dire ils ont mis la pâte sur moi. J'ai examiné cette empreinte. Elle a le caractère de cette philosophie chinoise faite de détachement joyeux et d'acceptation sereine. Cette perception confère à mes compagnons pelus une humeur un peu narquoise dont je les sens dignes et un esprit, d'indépendance non dénué d'ironie fine qui m'amuse. C'est donc avec " l'œil " de cette compréhension " toute philosophique " que j'ai imaginé les textes en contrepoint, de mes encres, un peu à la manière de ces chats lorsqu'ils veulent bien nous accompagner au long du sentier herbu ; de loin, sous les lisières, au gré de leur enjouement un peu farfelu, levant la tête à tout, oiseau qui passe et sans jamais être l'esclave d'une seule idée.