Diwan des lettres amoureuses
L'art de Ghani l'Irakien nous offre, en un raccourci saisissant, toute la densité de l'histoire et de la culture arabes. Dernier disciple des maîtres calligraphes de Bagdad, il perpétue une tradition qui fut glorieuse, avant que la dictature, il y a plus de trente ans, ne le force à l'exil en même temps que la fine fleur de l'intelligentsia irakienne. On imagine aujourd'hui difficilement ce que fut l'Irak des années cinquante du siècle dernier : un grand foyer du renouveau culturel arabe et le berceau de la nouvelle poésie moderne dont les représentants les plus éminents se sont réfugiés en Europe. La calligraphie irakienne est demeurée un art vivant, ouvert sur le présent, capable d'un dialogue qui ne la dénature pas. Transplantée en Europe, elle a su se renouveler en se libérant des contraintes de formes et de styles qui l'emprisonnaient.