Guerre d'Algérie : la dernière séance
Il semble convenu que le cinéma français n'a pas su montrer la guerre d'Algérie et qu'il ne l'a représentée que de manière très allusive. Cette contre-vérité quasiment instituée nourrit les complexes que les Français entretiennent par rapport au cinéma américain, prétendument beaucoup plus libre et plus critique quand il s'agit de mettre en images les épisodes les moins avantageux de l'histoire récente des États-Unis.
Et si l'on faisait un mauvais procès à nos réalisateurs ? Un minimum d'objectivité permettrait en effet de constater qu'ils ont proposé au public les images manquantes du conflit. Comment nous représenterions-nous cette guerre « refoulée » s'il n'y avait eu R.A.S., Avoir vingt ans dans les Aurès ou L'Ennemi intime ? Il est peut-être temps de rendre justice à notre cinéma en réexaminant comment chacun de ces films, à sa manière, a contribué à modeler la conscience collective nationale.