Le Roi mystère : Entretiens avec Françoise Estèbe et Jean Couturier
Editeur : Le Préau des Collines
Dans L’Alamblog/Lekti du 5 novembre 2009 le préfet maritime écrit : Avant tout autre opus, cet automne, vous auriez grand tort de ne pas lire Le Roi mystère, l’un des plus beaux livres d’entretien que l’on connaisse. Il est arrivé sur notre île un beau matin, comme le soleil se levait à l’horizon et il a illuminé notre journée. Et sans doute plus encore, puisqu’on y songe. Tiré d’une émission de radio à laquelle Albert Cohen était invité en 1976, il vaut toutes les analyses de l’œuvre et toutes les biographies. Point de longs discours (137 pages seulement), il éclaire autant la figure de Cohen qu’il réjouit son lecteur - n’est-ce pas merveille ? - avec ses pages délectables, truffées de formules formidables, comme ces sourires en forme de “messages dentaires”… Ce livre qui fait du bien, Albert Cohen s’y raconte, ses rapports d’enfant avec Marcel Pagnol - dont il connaît, stupeur, tous les poèmes de jeunesse par cœur ! -, ses livres rêvés plutôt que construits, l’indispensable épaisseur humaine des personnages, les romans secs d’intellectuels, la bonté, la loi et l’amour, le camelot antisémite qui est peut-être à l’origine de sa création, la mystérieuse cantatrice marseillaise qui lui valut de la part de ses condisciples le sobriquet de “Roi Mystère”, son action auprès des Nations Unies et même son faible pour les femmes “à dents”…
En réalité, ce dont je suis beaucoup plus fier que de mes livres, c’est d’être l’auteur de l’accord international du 15 octobre 1946 sur la protection des réfugiés. Ca , c’est mon affaire. Le reste, ce sont des rêves. Des rêves. Et je ne sais pas expliquer. Surtout, qu’on n’attende pas de moi des commentaires sur ce que je fais. Je n’en sais rien.
Ce livre — on bénit son éditeur — nous donne envie de nous plonger dans les Mangeclous derechef. Et c’est ce que l’on va faire. Après tout, on n’est pas aux pièces, et l’on y reviendra peut-être sous forme de citations.