Histoires de lecteurs
Comment expliquer les apparentes exceptions à la relation établie entre capital culturel détenu et intensité des pratiques de lecture ? Pour tenter d'en rendre raison, nous nous sommes efforcés de mettre en rapport la " bibliothèque ", l'" itinéraire de lecteur " et la " trajectoire biographique " de chacun(e) des enquêté(e) s. Si ces " histoires de lecteurs " ne décrivent évidemment pas l'ensemble des cas de figures imaginables, nous nous sommes efforcés néanmoins de dégager quelques principes d'intelligibilité : en fonction de l'appartenance de génération (" Les bibliothèques de la génération de mai 1968 "), de la position occupée dans la division du travail (" Lectures professionnelles et professionnels de la lecture "), de la position occupée dans la division sexuelle du travail (" Lectures : masculin/féminin "). Les usages sociaux de la lecture - lectures de divertissement, lectures didactiques, lectures de salut et lectures esthètes - trouvent leur principe dans l'histoire et la position (scolaire, familiale, professionnelle, politique, religieuse, etc.) de chaque lecteur dans l'espace social. Cette enquête s'adresse à toutes celles et tous ceux, bibliothécaires, documentalistes, libraires, enseignants, dont le livre et la lecture sont le métier, mais aussi à tout lecteur " grand " ou " petit " : on peut imaginer en effet que ces histoires de lecteurs susciteront des identifications ou, à l'inverse, des démarcations ou des oppositions, conviant ainsi chaque lecteur à la réflexion sur son propre itinéraire de lecteur. Telle est en tout cas une des ambitions de ce livre.