Rire pour ne pas mourir
« Avec mon frère et mes sœurs, quand par hasard on se rencontre, on se regarde les chaussures, on évite soigneusement de croiser les yeux de l’autre pour ne pas éclater en larmes, là, comme des cons, au coin de la rue.
À quand remonte la dernière fois qu’on s’est pris dans les bras ? Je crois que c’était au cimetière, pour maman. Pour papa, déjà, on ne se touchait plus. Comme si se toucher, s’embrasser, c’était risquer de se remémorer combien on était heureux, tous les six, sous le même toit. Combien on s’aimait. Ce temps-là a été trop radicalement anéanti pour qu’on y retourne ».
Longtemps, Jean-Marie Bigard a pensé qu’il ne survivrait pas aux blessures de son passé. Alors il n’a pas cessé de courir, du Point-virgule au Stade de France, en passant par l’Olympia et Bercy, devenant au fil de ses spectacles le premier clown de France. Pour la première fois, à 53 ans, il trouve la force de se retourner sur sa vie. Pour la première fois, il nous raconte sur quels chagrins inconsolables il s’est construit, et combien le chemin a été long et douloureux depuis sa naissance à Troyes.
« Ce livre porte entre ses pages le plomb qui me coulait dans les veines. Aujourd’hui, quand je me regarde sur scène, je sais quel homme se cache derrière le clown. C’est cet homme que j’ai voulu vous raconter, parce que j’ai besoin qu’à votre tour vous l’acceptiez, vous l’aimiez. Pour trouver la force de vivre, pour continuer à vous faire rire ».
Le récit de sa vie va bouleverser les millions de personnes qui l’aiment et l’ovationnent depuis vingt ans. Ceux qui ne le connaissent que de nom vont découvrir un artiste unique, dont le destin tragique et le combat ne peuvent laisser personne indifférent.