Moi, Sampat Pal : chef de gang en sari rose
Depuis deux ans, dans un secteur reculé de l'Uttar Pradesh, un des plus pauvres de l'Inde, une femme a pris la tête d'une révolte. La révolte des femmes, des maltraitées, des pauvres, de celles et ceux à qui l'on ne rend jamais justice. Des victimes des inégalités et de la corruption généralisée qui gangrènent l'Inde.
Sampat Pal a 47 ans. Cette femme d'une volonté et d'un charisme impressionnants raconte comment, mariée à 9 ans avec le mari de sa soeur décédée, mère à 13 ans, elle a toujours lutté, appris à lire et à écrire seule, refusé de s'incliner.
Aujourd'hui, armée d'un bâton, le lathi, vêtue d'un sari rose pétard, Sampat Pal est à la tête d'un véritable gang de femmes. Elle leur apprend à se battre. Ensemble, elles répondent aux appels de détresse de femmes maltraitées, violées, abandonnées, ou de paysans victimes de la corruption... et vont châtier les coupables.
« La police et les fonctionnaires sont tellement corrompus et contre les pauvres, dit Sampat Pal, que nous devons faire appliquer la loi nous-mêmes. Mais nous ne sommes pas un gang dans le sens habituel du terme. Nous sommes un gang pour la justice. Nous portons le rose car c'est la couleur de la vie. » Le témoignage d'une femme extraordinaire.