Pensionnats sadiques
Lieu de claustration hiérarchique, pédagogique et homosociale, le pensionnat est, dès sa naissance comme institution disciplinaire, voué inévitablement à hanter l'imaginaire érotique et, inversement, à en être imprégné. Espace de l´extrême jeunesse et de l´éveil à la vie, il est aussi voué par un oxymore baroque des plus classiques à la mort. Cette riche bivalence explique le rôle crucial que ce lieu de délices et supplices exerce à la fois dans l'iconographie gothique et dans la « flagellomanie » libertine. Une constellation d´imaginaires entropiques découle de cette ambivalence qui vont du pensionnat sadique au pensionnat surnaturel en passant par les giallos, les pinku eigas ou, ô surprise, le cinéma situationniste. De la pédagogie érotique des verges à Harry Potter, la route est longue et pavée de moult horreurs.