Impostures
Marie-Claire Bancquart, dont on sait l’approche à la fois érudite et sensible de l’histoire, nous propose de découvrir ici trois destins exceptionnels. Trois récits hantés par l’imposture, tantôt assassine, tantôt fascinante.
Mais sommes-nous en présence de récits uniquement historiques ? Les noms propres avancés – Cicéron, Catilina –, la mise en place de lieux marqués – Rome, Bologne, Mantoue – pourraient le laisser croire. Et ce serait déjà une exploration lumineuse, car les images figées par le temps comme autant d’impostures se trouvent en ces textes totalement bouleversées. Mais ne voir que cet aspect historique ce serait éluder la démarche poétique qui surgit dans ces récits. Sous la narration, sont interrogés la création, le rôle des mots et l’imposture qui les menace. L’Histoire devient sous la plume de Marie-Claire Bancquart, un lieu où s’élabore d’abord une vision du monde.