La femme de mon père
Quatre personnages en quête de salut. Une plongée dans l'enfer familial. Monologues croisés du père, de la mère, du fils et de la fille qui ne sont pas autrement nommés que par ces appellations génériques. Tour à tour, à travers des tirades, des litanies plaintives, rageuses, explosives ou déchirantes, ils évoquent l'obscure malédiction qui pèse sur eux et qui est celle de l'amour abusif, dévoyé, destructeur ou cruellement absent. Peu à peu se précise la nature maléfique des liens qui les unissent les uns aux autres, liens corrompus, attaqués par le venin d'une souffrance sans remède. A la fin, les deux enfants n'auront d'autre choix, pour survivre au désastre, que de reproduire, mais en le convertissant radieusement, l'inceste initial commis par les parents. Ce texte fouille les entrailles de l'humanité souffrante et égarée et il en tire des accents terribles qui l'apparente aux mélopées des mythes archaïques ou des tragédies antiques. Après Tu ne mourras pas où la passion empruntait une voie interdite, après Adoremus nouveau Cantique des Cantiques, Bénédicte Heim explore une nouvelle fois l'amour fou mais sous son versant le plus sombre.