Soleil cou coupé
Salope. C’est une salope. Je me suis décidée à lui téléphoner. Je n’y tenais plus. Il n’y avait personne. C’est bien ce que je pensais. Elle est allée se taper la cloche pour fêter les vacances et ses promesses à une petite élève merdique... envolées. Un bon repas a plus de prix à ses yeux que mes poèmes. Elle n’a rien compris. Connasse. Elle est tout à fait terre à terre. J’ai perdu tout espoir d’une communication en profondeur. Pendant deux jours j’ai chassé de mon esprit, béatement, tout ce qui ne se rapportait pas à elle et à moi, à notre relation. Les vacances m’apparaissaient belles parce qu’elle en était le centre. Je refuse farouchement qu’elle est une autre vie, qu’elle aime quelqu’un d’autre plus que moi. Je ne supporte pas. On en revient à la fusion impossible. Je n’accepte pas qu’elle soit humaine. Je la hais, je la maudis. Je me maudis de l’aimer si fort. Il faut que j’arrête.