La garrigue brûle
Eté 1968. La saison a draîné vers la mer son lot habituel de touristes insouciants. L'un d'entre eux, pourtant, n'est pas un vacancier ordinaire. Brillant chirurgien, professeur des Universités reconnu et célébré, personnage séduisant et séducteur, il a choisi ce petit port méditerranéen pour y louer une villa de villégiature. Là, face à la mer et tout en cultivant un hédonisme sélectif, il décide de rédiger le journal de son séjour. Journal-prétexte où ce misanthrope désabusé règle ses comptes avec les hommes qui l'ont déçu et dont la pantomine est privée de sens, avec une société dans laquelle il ne se reconnaît plus et qui se vautre dans l'insignifiance et la vulgarité, avec lui-même, enfin, dont l'avenir est obéré par une maladie dégénérative incurable lui interdisant désormais l'exercice de son art. Journal-prétexte où les souvenirs professionnels et sentimentaux affluent, les succès, mais aussi les échecs, ceux qui peuvent briser des vies. Sans famille, sans amis, sans avenir, adepte du seul culte de la dérision, il paraît trouver un ultime plaisir à coucher sur le papier son testament philosophique. Mais son unique héritier mourra. Serait-ce la désillusion de trop ?