Survivre et vivre : Critique de la science, naissance de l'écologie
Dans l’après 68, le mouvement Survivre et Vivre publie la plus importante revue d’écologie politique française. Qualifié de "laboratoire idéologique de la révolution écologique", il est initialement formé par un groupe de mathématiciens "objecteurs de recherche" rassemblés autour de la figure d’Alexandre Grothendieck dont les travaux sont alors reconnus dans le monde entier. À partir de la contestation de la militarisation de la recherche, Survivre et vivre va remettre en cause certains bienfaits du développement technoscientifique. Aux côtés de Pierre Fournier et des Amis de la Terre, il participe aussi de l’essor du mouvement antinucléaire tout en élaborant une critique inédite du scientisme. Le mouvement, constitué d’une vingtaine de groupes locaux, prône la subversion culturelle et rassemble, dans une ébullition tant pratique qu’intellectuelle, universitaires, lycéens, objecteurs de conscience, naturalistes...
Introduit par une réflexion historique sur les apports des critiques de la technoscience au mouvement écologiste, ce livre regroupe les principaux textes de la revue Survivre et vivre parus entre 1970 et 1975. Il dresse aussi un panorama de la critique des sciences portée par d’autres scientifiques à la même époque. Enfin, des contributions d’anciens membres de Survivre et Vivre mettent en perspective cette expérience collective et ses cheminements d’hier à aujourd’hui. À l’heure du greenwashing et du capitalisme vert ce livre invite à renouer avec les racines critiques de l’écologie politique et à s’abreuver à sa joyeuse radicalité.
Coordonné par Céline Pessis.