Ringolevio : Une vie jouée sans temps morts
« La théorie de l'échec. Ne possédant rien, tu n'as strictement rien à perdre. »
Nul autre homme n'a consumé sa vie avec autant d'ardeur qu'Emmett Grogan. Et ne l'a contée avec autant de talent. Né à New York en 1942, ce personnage flamboyant a grandi à Brooklyn entre pauvreté et parties de Ringolevio. Héroïnomane à 13 ans, cambrioleur à 15, exilé en Europe à 17 après quelques mois de prison, Grogan découvre Paris en pleine guerre d'Algérie, les Alpes et la montagne, la dolce vita en Italie. Puis direction Dublin où il s'engage dans l'IRA et renoue avec ses racines irlandaises. De retour dans son pays natal, il s'installe à San Francisco. Là, dans le quartier hippie de Haight Ashbury, avec quelques amis survoltés venus du théâtre, ils fondent en 1966 le légendaire groupe des Diggers. Ces jeunes révoltés vont être de tous les combats politiques, distribuer des vivres et des vêtements et faire de la rue un terrain de fête et d'expérimentation sociale. Dix ans plus tard, en 1978, après des années d'errance, Emmett Grogan meurt d'une overdose. Il n'y avait pour lui pas de temps à perdre car « aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie ». Le jeu. La lutte. La vie. Ringolevio.
Au détour des pages de cette extraordinaire autobiographie, on croise les grandes figures de la contre-culture américaine des années 1960 : Angela Davis, Bob Dylan, Allen Ginsberg, William Burroughs, Jack Kerouac, Neal Cassady, les Hell's Angels, les Panthères Noires. et l'on sent le souffle, comme nulle part ailleurs, d'une époque explosive.