Rembrandt, l'odeur de la peinture : A partir d'une question posée à la peinture représentative
En 1655, Rembrandt, alors portraitiste renommé, peint Le Bœuf écorché. Une nature morte de cuisine. Un animal peint en pleine pâte, trituré. La question qui traverse toute son œuvre surgit là, brutalement : celle du rapport entre l'acte pictural et l'exigence de beauté, celle de l'adéquation - ou de l'inadéquation - entre l'art et le goût. Question esthétique, question éthique que posent aussi les actes de vandalisme dont ont été victimes plusieurs de ses tableaux. Victimes ? Encore faut-il se demander de quoi est capable cette peinture sur ceux qui la regardent, et peut-être convenir que Rembrandt avait raison quand il déconseillait aux visiteurs de s'approcher de ses tableaux "L'odeur de la peinture, leur disait-il, pourrait te faire du mal ".