Un pays invisible
A partir d'un appareil photo perdu en 1939 (sur le navire qui ramenait la famille du père de l'auteur d'Afrique en Allemagne et qui fut bombardé par les Anglais), puis miraculeusement retrouvé soixante ans plus tard, l'auteur reconstitue dans ce roman autobiographique l'histoire et la vie de son grand-père, Andreas. Cet homme, né en 1893, a fait la Première guerre mondiale avant d'être nommé pasteur à Anhalt (à quelques kilomètres seulement d'Auschwitz) puis envoyé en Afrique du Sud. Le narrateur insère dans son livre des photos de famille (douze) et relit pour nous et avec nous le journal tenu par ce grand-père qui est l'homme d'une Allemagne perdue, celle d'avant-1938. Ecrivant l'histoire de son grand-père, il se rapproche de cet homme qui ne lui a jamais adressé la parole et qui est resté pour lui une énigme douloureuse. L'élaboration de l'histoire familiale rencontre ainsi celle de l'Allemagne, et cette histoire de famille qui s'étend sur trois générations est aussi une histoire, à la fois imaginaire et réaliste, de l'Allemagne du XXe.