La crue
« Je suis revenu dans la maison où il me fallait dresser la liste des meubles et des objets que j avais décidé de conserver. Je suis là qui tourne encore dans ce sanctuaire, qui sera bientôt sur le marché immobilier. Je sens confusément que quelque chose reste encore là, comme un dernier spasme de vie, dans la pénombre de cette maison déserte. Mais que chercher ici que je n ai pas encore trouvé ? (...) Derrière un rideau de toile bleue je découvre un grand placard dont j avais oublié l existence. La porte rechigne en grinçant et là, tout reste suspendu en moi-même. (...) Je reste là dans ce déluge de souffrance et de joie, me souvenant de celui qui monte aussi du fond des toiles de Turner ou des aphorismes de Nietzsche : c était donc ça qui traversait l autre regard du père, celui que j avais rencontré parfois. Alors je me suis mis à pleurer (...) » Comment un Charentais de pure race a pu résister par l'écriture à une pollution qui n'était pas seulement atmosphérique, entre un pavillon rochelais et un grand paquebot parisien...