Comme si rien
« Le ministre avançait sans hâte. Je le regardais progresser. Encore cinq collègues et ce serait mon tour. Je sentais mon coeur résonner dans mes oreilles, dans mes tempes, dans ma gorge. J’ai avalé ma salive. Plus que trois collègues. Plus que deux… »
Albert Pêcheur n’imagine pas à quel point trente-deux ans passés au Bureau central des vérifications vont être bouleversés par l’annonce de la venue d’un ministre. Jean-Noël Blanc nous donne à voir avec humour le mécanisme implacable par lequel un événement insignifiant au regard d’autrui peut faire vaciller un destin. Et l’on se prend à trembler devant ce verre d’eau où gronde une tempête.
Face aux angoisses d’Albert, Ann Guillaume crayonne des murs, des labyrinthes, des citadelles qui nous entraînent dans les circonvolutions d’un esprit en déroute.