Indien blanc
« Il y a une panique terrible. Tout à coup, ils arrêtent de tirer. Il ne reste plus que le son des pales dans l'air et de la case qui brûle.« Russ ! Oh, Russ ! »D'où je suis, je vois qui parle dans le haut-parleur. C'est l'Américain !« Yes, yes, c'est bien moi... mister Smith ! Je m'en suis tiré. Tu croyais être débarrassé de nous. Mais nous voilà de nouveau. On reviendra exactement dans trois jours ! On sait que t'es là, on t'a vu ! Alors prépare ce que tu sais ! Sinon, regarde un peu comme on traite ceux qui nous ont joué des tours de cochon ! »Un des gros bras empoigne une forme humaine et la projette dans les airs. Elle s'écrase au centre du village.« Trois jours, n'oublie pas ! »Le pilote effectue un virage et disparaît comme il est venu. On n'entend plus que le bruit d'un moteur qui s'éloigne, laissant la mort, le drame. Nous sortons de dessous l'arbre, complètement abasourdis. C'est une femme qu'ils ont balancée de l'hélico. Tout à coup une angoisse m'étreint... »Que recherchent ces furieux ? Comment leur échapper ? Et surtout, qui est ce Russ qu'ils semblent si bien connaître ? Une rencontre de hasard dans un de ces bouts du bout du monde et la mémoire qui pensait mourir prend son envol, de Saint-Laurent-du-Maroni jusqu'au coeur de Paris ! Cette histoire est également un prétexte pour mettre en scène les derniers Indiens de Guyane, refoulés toujours plus loin par notre « civilisation ». Le roman noir devient pirogue, il glisse au fil de l'eau, attentif aux moindres détails de la nature qui l'aspire et le voyage prend d'autres couleurs...