Lettres kazakhes
Lettres Kazakhs est un court roman épistolaire illustré. Ecrites par de jeunes (et souvent jolies) femmes, ces lettres sont toutes adressées à Guillaume, un jeune français rentré en France après un long séjour au Kazakhstan. A travers l'humour, les espoirs, les sentiments délicatement saupoudrés tout au long de ces lettres et des dessins, se dessine en creux un tableau riche, nuancé et subtil d'un pays très méconnu. Plusieurs jeunes femmes écrivent à Guillaume, rentré à Paris, pour lui raconter le temps qui passe, leurs espoirs, leur affection, leur histoire. Olga, Ania, la fille du train vers Almaty, Katia... autant de femmes dont les lettres croisées dessinent aussi en creux un portrait de celui qui les reçoit. A travers ces lettres, écrites pour beaucoup par des artistes (comédiennes, metteurs en scène, écrivains, mais aussi mineurs de fond, etc.) on découvre l'ambiance si particulière du Kazakhstan, à un moment de son histoire où ce pays se trouve confronté à de grandes mutations. Toutes les lettres trouvent un écho dans les dessins subtilement drôles de Guillaume Reynard, qui, sans totalement jouer la carte de l'illustration, parviennent à dialoguer avec elles. Sans que ce ne soit jamais le sujet principal de ce livre souvent drôle, les auteurs nous décrivent aussi une économie bouleversée par les changements rapides de la mondialisation, la vie quotidienne souvent difficile d'un pays qui n'a pas tout à fait achevé sa transition démocratique, la difficulté de vivre de culture dans un pays pas véritablement riche, ainsi qu'une foi raisonnée dans les messages humanistes et universels que symbolise encore la France dans cette partie du monde. Le dispositif inventé par Guillaume Reynard et Jean-Claude Taki, tout en légèreté et en délicatesse, fonctionne comme un prisme à effets multiples, qui jette une lumière douce, drôle et poétique sur un pays particulièrement touchant. Ou, pour résumer, un joli petit choc des cultures.