La légende du Brennus
Editeur : Editions Prolongations
Il est surnommé "le Bout de bois", avec un B majuscule pour signifier le respect qu'on lui témoigne, ou "lou Planchot" dans sa version occitane. Le "plat de pommes" aussi, et même "la Rondache" ou "la Timbale", sans doute parce qu'il est ardu de le décrocher. Le Bouclier de Brennus est en effet remis chaque année, à l'issue de la finale, au vainqueur du Championnat de France de rugby. Un simple trophée? Plutôt un monument du sport français. La légende veut que le baron Pierre de Coubertin soit l'auteur de son dessin : cette représentation de feuillages et de fruits, entourant quelques lauriers de la gloire et la devise "Ludus pro patria" (le jeu pour la patrie), gravée sur deux anneaux enlacés (les deux finalistes), armes de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques. La légende prétend aussi que, le 20 mars 1892, jour de la première finale du Championnat de France, ce Bouclier a été offert au vainqueur, le Racing Club de France, monté sur un magnifique cadre en peluche de velours rouge, avant de prendre sa place définitive, l'année suivante, sur une planche d'acajou massif. Pourquoi pas. Il est certain, en revanche, que ce Bouclier -qui tient de l'écu médiéval, du bouclier celte, du pavois des arbalétriers - est l'œuvre du maître graveur Charles Brennus, organisateur de cette première finale en 1892 et futur président fondateur du SCUF. Et que depuis, malgré bien des vicissitudes -comme sa "disparition" pendant quelques décennies, ou même son remplacement par un coq gaulois, à la fin des années 1920-, il habite les rêves les plus doux de tous les rugbymen de l'Hexagone. Dans un texte d'une grande force et d'un enthousiasme jubilatoire, Jean Lacouture évoque ici ses souvenirs passionnés des batailles pour le Bouclier, ces finales haletantes mettant aux prises les guerriers modernes et anciens du rugby national. Et plus d'une centaine de photos, souvent exceptionnelles, toujours magnifiques et émouvantes, retracent par l'image la légende du Brennus