Dylan Stark, Tome 3 : Quatre Hommes pour l'Enfer
Editeur : Le Navire en pleine ville
1864. En Géorgie, le lieutenant Stark, malgré ses galons gagnés au feu, a tourné bride pour fuir la boucherie d’une bataille sans espoir et sans raison. Un an plus tard, en Caroline du Nord, déclassé mais pardonné pour d’autres actions d’éclat dans une guerre où il ne défend aucune cause, sinon celle de sa ferme familiale, il prend la tête d’une mission maudite, avec trois hommes sous ses ordres. Un déserteur, un voleur, un couard. Que l’on peut sacrifier pour le bien commun, pour aller chercher derrière les lignes ennemies un troupeau de bœufs qui nourriront les troupes affamées. Quatre Hommes pour l’Enfer, c’est l’histoire de mauvais soldats qui deviendront des héros, mais pour quoi, pour qui ? Pour rien, finalement, parce que la guerre ne justifie que la folie des hommes.
Quatre hommes pour l’enfer est le tout premier opus de la série des Dylan Stark, et on y retrouve déjà les thèmes chers à Pierre Pelot. D’une part, cet humanisme sans faille qui dénonce ici la stupidité de la guerre, son cortège d’iniquités, et sa capacité à séparer des hommes qui auraient pu être frères. D’autre part, ces portraits tout en finesse qui font des personnages de Pelot des êtres sensibles et complexes, riches d’humanité même lorsque les circonstances les conduisent à se comporter en bêtes sauvages. Les protagonistes de ses romans sont toujours confrontés au pire, agissent souvent de la pire manière qui soit, mais n’y perdent jamais complètement leur âme, aussi sombre soit-elle.
Les personnages de Quatre hommes pour l’enfer ne sont pas des antihéros, bien au contraire. Ce sont des hommes que la guerre a brisés, mais qui deviendront plus forts que la guerre lorsque des valeurs d’humanité prendront le pas sur la folie ambiante.
Pierre Pelot donne ici matière à réflexion sur le fond, et réussit l’exploit de donner à lire un texte de pur divertissement sans jamais faire de concession à la facilité, sans jamais donner prise aux travers de ce type de littérature qui, généralement, privilégie l’aventure en laissant de côté l’importance des personnages et de leur humanité.
Quatre hommes pour l’enfer est la genèse d’une œuvre majeure et magistrale.