Le coup de Tarnac
Dans le langage courant un « coup de Jarnac » est un coup porté en traître. Au-delà du rapprochement phonétique, « l’affaire de Tarnac » exprime le malaise que l’on éprouve face à une situation déloyale. Le 11 novembre 2008, la police arrête dans un petit village de Corrèze des individus soupçonnés du sabotage des lignes TGV deux jours plus tôt. Ils sont jetés en prison sous l’incrimination de terrorisme. Des preuves ? Aucune. Des présomptions ? Elles sont fragiles pour l’instant. À l’évidence, l’enquête de police a été ficelée à la va-vite.
Notre contre-enquête jette un doute sur les charges qui pèsent contre les prévenus : des photos manipulées, une revendication en Allemagne ignorée, des enregistrements officiels volatilisés… L’affaire de Tarnac n’est pas un banal fait-divers. Elle symbolise les dérives autoritaires et sécuritaires d’un pouvoir aux abois face à la montée de la contestation et à l’aggravation de la crise économique.
La pénalisation des luttes sociales, la criminalisation des mouvements collectifs ne peuvent que conduire à la radicalisation de tous les combats contre l’injustice. Jusqu’à l’insurrection ?