Les écrevisses de Monsieur le Prieur
La Ville-au-Bois qui sert de cadre à plusieurs des nouvelles de ce recueil est une bourgade comme tant d’autres, avec ses notables, son vieux maire défunt et son successeur désigné, sa
Chambre de commerce, son bibliothécaire, son journal conservateur et sa feuille de choux radicale, son club de football, sa statue dont on ne sait pas si elle est pleine ou creuse, ses ragots… On s’y ennuierait presque si un piment imprévisible ne venait battre les cartes de temps à autres. Pour notre plus grand plaisir.
S’il est probable qu’une fréquentation assidue de la chose publique locale donne à ces récits leur carnation aussi réaliste que jubilatoire, l’essentiel est pourtant ailleurs, dans la proclamation chaque fois renouvelée de la victoire de l’amour sur les
hypocrisies, du désir debout sur les bienséances, lequel, à l’instar de l’eau, trouve toujours le chemin, si tortueux qu’il doive être, pour rejoindre son objet.