L'Alcool des vents

Auteur : Michel Baglin
Editeur : Rhubarbe

On reconnaît Michel Baglin, qu’il écrive en prose ou en vers comme ici. Et quels vers ! Longs, amples, lyriques, d’une musicalité parfois déconcertante, pas de rythmique simple malgré la litanie, pas de cadence qui vous berce, des phrases qui s’effilochent et se ramifient comme un thème de Coltrane avec des syncopes, des ruptures à La Chet Baker. En même temps, ce poème en quatre partie est une action de grâce qui prend par moment des accents quasi liturgiques quoique profanes. A quoi l’auteur rend-il grâce avec cette ferveur, cet amour de la vie, ce désir permanent de nommer ce qui va dans un monde qui ne va pas si bien ? A son enfance, ses rencontres, ses amours, aux décors et aux hommes qui le font être, non heureux ou malheureux, mais en progrès, en mutation perpétuelle, en refus de ce qui est immobile. C’est pourquoi il énumère et remercie jusqu’aux épreuves qui l’ont forgé, modelé, en glaise non cuite et recuite, avec le souci toujours de saisir les choses les plus ordinaires, les expériences les plus ténues. Ça commence par un hymne aux ivresses, aux bouts de jours ou de nuits où les mots redeviennent possibles ; ça continue par une remembrance des paysages originels ; ça caresse les hommes et les femmes, amis ou anonymes, qui donnent la force d’espérer, le courage de se dresser et ça se termine, peu ou prou, par où ça avait commencé : la poésie, l’écriture, les mots un peu saouls qui en disent plus que les autres, et recréent le monde :« Hors contexte, rien sans doute n’aurait eu de prix. Aussi je rends grâce à ce qui entourait (…) et par quoi le sens advint »

Ce recueil initialement paru au Cherche Midi et rapidement épuisé, est enfin à nouveau disponible.

15,00 €
Parution : Mars 2010
ISBN : 978-2-9165-9748-5