Le grand labeur
Avec ce recueil aux accents baroques, flamboyants, Jean-Pierre Cannet enfourche résolument les voies de l'imaginaire. Dans des décors souvent sombres, minés par des guerres dont on ne saura rien (car peu importe, seule la désolation compte), l'auteur cherche à suivre les petits filets de vie, d'amour, de révolte, qui sinuent entre les ruines. Les corps sont blessés, suintent et s'infectent, les hommes sont mourants mais ils ne se résignent pas encore à partir. Un regard d'enfant souvent les accompagne, les maintient debout ou tout au moins leur conserve leur qualité d'être humain. C'est la condition humaine qu'explore l'auteur dans ses nouvelles souvent courtes, écrites au scalpel, dans une langue précise, sans mièvreries ni concessions.