Mobilités urbaines : l'âge des possibles
Le carburant est hors de prix, le réchauffement menace, certains rêvent, chez nous, de villes sans voitures. La moitié de l'humanité dans les pays émergents rêve de conduire, et le fera dans dix, vingt ou trente ans. Il lui faudra du carburant, beaucoup de carburant. La société appelle à plus de flexibilité et de réactivité, ce qui se traduit souvent par des besoins croissants de mobilité, et elle ne baisse pas ses exigences quand le pétrole est cher...
Autant dire que nos soucis ne font que commencer. Sommes-nous condamnés ? Oui, condamnés à réussir une transition. Vers quoi ? Une mobilité durable, bien sûr. Mais encore ? Quels en sont les ingrédients ? Des villes mieux organisées, des transports publics plus performants, des voitures moins gourmandes... Oui, on a déjà beaucoup réfléchi et écrit là-dessus.
Peut-être cela ne suffira-t-il pas ? Il faudra alors faire flèche de tout bois. Certains prônent, sous la bannière de l'âge de l'accès et de l'"économie de fonctionnalité", le passage d'une économie de la possession à une économie de flux et de services. D'autres explorent les potentiels d'un modèle de consomm'acteur, où nous serions à la fois producteurs et consommateurs. Utopies ? Pour demain matin, sans doute, pour plus tard, ça se discute. Applicables à la mobilité ? Oui sur le papier, oui en vrai si nous savons proposer une vision qui aurait la chance de pouvoir être partagée par un grand nombre d'acteurs.
C'est cet univers d'alternatives, et les conditions de son émergence, qu'explore cet ouvrage, à partir des travaux de l'auteur et des communications proposées au séminaire "Acheter ou louer" organisé par l'Institut pour la Ville en mouvement en partenariat avec l'Esc-Eap...