Diderot, une Leçon de Theatre
Quelques années avant d’écrire son célèbre Paradoxe sur le Comédien, Diderot a noué des liens épistolaires avec deux comédiennes, l’une jeune et peu connue, mademoiselle Jodin, l’autre plus âgée, influente dans le milieu littéraire et théâtral du temps, madame Riccoboni.
Ces lettres peuvent s’entendre comme des espaces de parole, lieux où les destinataires d’une correspondance réagissent, créent une distance, jouent d’une ironie... Elles peuvent aussi se lire, à travers les conseils prodigués, comme des esquisses de l’œuvre à venir, des « essais » où s’élaborait la pensée de Diderot sur le jeu de l’acteur.
Ainsi dévoilées dans cet échange de lettres, les prémisses de la théorie de Diderot sur le comédien n’offrent pas seulement la trace de la genèse d’une œuvre plus construite et mieux connue, elle donne le plaisir de voir se déployer le petit théâtre des idées de Diderot : vivantes, violentes parfois, terriblement humaines