La Centrale suivi de La geste des endormis
La Centrale, quelque part au bord du vide. Dans La Centrale, l'onirisme cède la place à une réalité blafarde. Crue. Electrique. (...) Glauques, les personnages de V. Barreteau? Leur vie l'est certainement. Mais eux vont, viennent, impuissants. Dans ce monde qui semble fait pour les autres. (...) Rien ne fonctionne plus, dans cette ville. Ni les centrales, ni l'électricité, ni les rapports humains. Tout semble coupé. Même la parole. Brusque. Lapidaire. Affûtée. Les secrétaires ne transmettent pas. Les patrons sont très occupés. Les ouvriers ont le rire gras. Ça suinte la fatigue, la peur, le dégoût. Il faudrait qu'un feu prenne pour changer tout ça. Un brasier. Un grand incendie. (...) De l'enfance, il ne reste plus rien. Les enfants n'ont plus de mots d'enfants. N'ont plus de gestes d'enfants. (...)L'environnement est hostile. Même les tableaux électriques sont hostiles. Ils font saigner.