Giacomo Joyce
Editeur : Librairie La Nerthe
Depuis 1903, Joyce est à Trieste. Grâce à l'intervention de Svevo, Joyce peut enseigner l'anglais à l'école Supérieure de Commerce. Durant les premiers mois de l'année 1913, il soure à nouveau de ses yeux et fait d'autres tentatives an de faire publier Dubliners tout en avançant dans l'écriture du Portrait et commençant Ulysse. Est-ce par lassitude de voir son premier livre refusé ou par peur de se voir vieillir - il a passé la trentaine -, toujours est-il que, malgré son lien avec Nora dénitivement noué, il va s'amouracher d'une de ses élèves, Amalia Popper. C'est une jeune et jolie juive. Son attirance n'est que physique et il garde toutes ses distances. Comme, jeune homme, il avait aimé en secret Mary Sheehy, il se prend d'adoration pour Amalia lui faisant une cour discrète, digne d'un collégien. Cela durera plusieurs mois et, surtout, cette expérience provoque l'écriture de Giacomo Joyce. Son manuscrit, conservé par Stanislaus, ne sera publié que de façon posthume. Cet étrange poème en prose est des plus précieux ; il représente une étape majeure entre l'écriture du Portrait et celui d'Ulysse. Sa révision de la syntaxe et de la ponctuation est omniprésente présageant le chef-d'oeuvre à venir. Ce texte va mélanger, selon son voeu de jeune homme, le tragique et le comique, le trivial et le sublime. Nous y voyons naître son autodérision. Entre idéalisation et répugnance, la polysémie domine et les ellipses fulgurantes.