Sibérie
Depuis toujours, Olivier Rolin a ressenti l’urgence des contrées de l’Est. Amoureux de la Sibérie, voyageur impénitent de ce continent sans limite, il a récemment arpenté la toundra humide et les plaines glacées de cette lointaine contrée. Sibérie est le récit fragmenté de cette découverte perpétuelle, de ce voyage linéaire vers un ailleurs presque inatteignable.
Par son départ en transsibérien à la découverte des restes du goulag de la Kolyma ou par son détour vers le pôle Nord en compagnie d’un groupe de milliardaires désoeuvrés, Olivier Rolin nous dévoile une Sibérie à l’immensité sublime, un pays en déliquescence vivant dans l’ombre du passé communiste. « Au-delà d’un rond-point piqué d’une énorme antenne en treillage métallique, la perspective Lénine devient une route qui plonge vers la baie de Negaïevo, serrée dans la pince de deux caps enfarinés. A gauche, un quartier de baraques en bois, hérissé de poteaux télégraphiques, de grêles cheminées, empanaché de fumées, noir entre les talus de neige [.].
A droite, étagés jusqu’à la mer, les immeubles lépreux d’une cité. Sur un mur, une inscription à la peinture rouge d’un humour magnifique : « Tout va mal, pourquoi pas la révolution ? » Au bas de la route, parfaitement incongrue, une baraque « Hot-dog Pizza » surmontée d’un hamburger géant en plastique ».