Ascension
« Les bons alpinistes sont presque toujours des êtres laconiques »
Repris, corrigé et réécrit six fois entre 1916 et 1940, avant de recevoir sa forme définitive (et un succès critique sans précédent) en 1975, Ascension est le récit d'une ascension en montagne. Deux hommes partent à l'assaut d'un glacier ; les conditions sont mauvaises. Le malaise de l'un s'intensifie devant la dureté des éléments, à tel point qu'il abandonne, et que l'autre entreprend une ascension solitaire folle, mais consciemment assumée.
Lente ascension, ou lente agonie ? On suit pied à pied les héros dans leurs trajectoires opposées, les accidents qui se multiplient, et les songes dont ils peuplent la montagne...
Labyrinthe de glace sans trace humaine, ni perspective, et bordé d'abîmes, celle-ci prend un relief fantasmatique et monstrueux. Dans cet univers à la fois transparent et ténébreux, où la réalité tend à se dissoudre, peuvent surgir des événements décisifs et tragiques.
L'écriture à ellipses de Ludwig Hohl fascine par sa minutie et sa sobriété. L'auteur tente de percer la personnalité de la montagne à travers ses couleurs, ses méandres, ses formes, son climat...
Ascension est une parabole impeccable, dans la lignée du Vieil homme et la mer d'Hemingway, ou du Moby Dick de Melville.