La tombe du tisserand
Les terres d'Irlande sont fertiles en humour métaphysique. La Tombe du tisserand, c'est l'histoire d'un mort qui a perdu sa tombe. Une écriture classique, où le comique se mêle à la mémoire des mythes et des angoisses existentielles. Du proto Beckett . Dans un vieux village, aux confins de la campagne, un vieil homme est mort. Il était si âgé qu'une place lui est encore réservée dans l'ancien cimetière, déjà entré dans l'ordre des légendes et laissé à l'abandon. Cloon na Morav - le champ des morts - est une enclave hors du temps, où les tombes oubliées s'usent comme de vieilles montagnes, où le ciel semble encore plus grand. La veuve est là, accompagnée des deux fossoyeurs et de leurs pelles. Et comme l'on ne sait pas très bien où repose la famille du tisserand, deux vénérables anciens accompagnent l'équipe pour indiquer l'endroit. Mais Meelhaut Linskey, le cloutier, et Cahir Bowes, le casseur de pierres, sont deux vieillards têtus, fantasques, à la mémoire vacillante. Tout heureux de cette aventure qui les sort de leur solitude, tout déçus de devoir la partager, ils vont prendre un plaisir cruel à ne pas s'entendre. La tombe du tisserand est introuvable. Le grotesque rencontre le tragique, la farce beckettienne n'est pas loin. La recherche va durer toute la journée. Le temps d'un court roman.