Venise est lagune
En 2015, la cité des Doges a attiré 28 millions de personnes. Arrivés le matin, repartis le soir, ces visiteurs envahissent les ruelles au pas de charge et dégradent l'architecture millénaire sans qu'aucune taxe de séjour ne revienne à la Ville pour l'entretien du bâti (ils ne dorment pas sur place et ne versent donc aucune écotaxe).
Le passage incessant des bateaux touristiques et des paquebots de croisière ronge les fondations de la cité. Un fléau que la mairie n'a pas les moyens ou la volonté de contrôler. Cette déferlante fait aussi sourir les habitants : rues bondées, nuisances sonores, hausse des prix de l'immobilier. Peu à peu, les services publics et les commerces de proximité ferment pour laisser la place à des échoppes pour touristes. À cause de leurs conditions de vie qui se détériorent, des centaines de résidents désertent chaque année la ville. Aujourd'hui, un logement sur quatre n'est loué qu'à des touristes...
Venise est prise en otage par l'industrie du tourisme de masse. Le sujet est présent dans les médias.
Tout dernièrement, il y a eu la diffusion sur France 5 du lm documentaire «Venise, récit d'un naufrage annoncé», réalisé par Linda Bendali.