Conchito
Faire le ménage nu devant de vieilles dames argentées en manque d'émotion...
Patrick, futur "Conchito", a enfin trouvé l'idée qui va lui permettre de gagner dignement sa vie et trouver sa place dans la société.
"Tout à mon enthousiasme juvénile, j'avais l'impression de recréer le monde de l'érotisme, tel l'astronome amateur persuadé de découvrir des galaxies inconnues. J'avais, en quelque sorte, la bite dans les étoiles."
Si au début l'affaire est plutôt brillante, pour sa longévité elle exige néanmoins de rechercher une nouvelle clientèle. Et dans ce genre d'activité, il n'est pas rare d’assister à des dérives baroques voire dissolues...
Sorti tout nu du jardin d'Eden, Conchito, lui, ne demande qu’à exercer tranquillement le maniement de l'aspirateur en dodelinant des bijoux de famille, comme un honnête petit artisan.
Mais pour supporter cette pression mondialisée et ce nouveau doute qui s'installe, il s'épanche peu à peu sur sa bouteille tout en fantasmant sur les gros seins de sa voisine.
Sans compter qu'au moment où il rencontre la femme qui s'intéresse enfin à lui, il s'aperçoit que son sexe rétrécit, aspiré de l’intérieur...
Sur fond de précarité sociale et dans un style jubilatoire teinté d'ironie et de dérision, Pascal Juan réussit à nous dépeindre un personnage désopilant et désabusé, dernier habitant d’un monde suranné ; un Don Quichotte dont la lance a le mauvais goût de se rétracter au moment d’affronter les moulins...