La maison qui grince
La Maison qui grince est un conte moderne poétiquement tragique sur la vie citadine cloisonnée. L'histoire se déroule quasiment en huit clos dans un immeuble vétuste où résonne le tumulte étrangement fantasmatique de voisins aux moeurs parfois disso-lus...
Lorsque Barbara emménage dans cet immeuble afin d'intégrer une école d'esthétisme, elle pense à un immeuble comme un autre. Mais dans le silence de la nuit, la demeure se met à craqueler comme un corps qui se réveille, les bruits à résonner dans les cloi-sons insalubres et les tuyauteries déglinguées. Des borborygmes, des tintements mé-talliques, des halètements de copulation. C'est dans cette atmosphère insolite, que nous découvrons une galerie de personnages bien ravagés : Matt, spécialisé dans la retouche photo qui ne peut toucher aucune femme ; Janet la diététicienne concentrée sur son régime, harcelée la nuit par une voix de diva orgiaque appartenant à la plantu-reuse et hédoniste Marion, matriarche du front des fêtards de minuit.
Tout en explorant les thèmes de l'image du corps, de la sexualité, de la solitude et de l'isolement de la vie urbaine, cette demeure qui se délabre tout au long du livre n'est finalement que la métaphore d'un désarroi sociétal profond.