DESTINATION LEGEREMENT INCERTA
Météore dans le ciel de la physique fondamentale des années 30, Ettore Majorana a disparu le 26 mars 1938, à 31 ans. Les raisons inconnues et les circonstances mystérieuses de sa disparition sont autant d’énigmes qui ont alimenté les légendes autour de celui que Fermi comparait à Galilée et à Newton. Nul ne doute que son génie effrayait et qu’il a vécu dans la plus grande solitude.
Si ses travaux prophétiques furent oubliés dans le vacarme d’une époque tragique, ils sont aujourd’hui au cœur des recherches sur le neutrino qui porte son nom, particule fantôme dont on est en droit de penser qu’il est une fenêtre sur le modèle à venir de la physique.
Aucun de ceux qui l’ont croisé n’a échappé à la fascination que font naître les ombres et les lumières de ce destin. Edoardo Amaldi, Erasmo Recami, Leonardo Siascia, Étienne Klein, Michel Serres, João Magueijo, philosophes, scientifiques, journalistes, tous ont leurs hypothèses sur cette disparition.
Le roman d’Anne-Marie Cambon, suivant ces pistes quelquefois contradictoires, évoque ce Rimbaud inquiet de la physique moderne, fulgurant et douloureux.