Tatiana Lafumette ou la guerre des branchés
Tatiana Lafumette qui, dans les années 70, fréquentait le café de l’Espoir, habite désormais impasse de l’Avenir. Agenda et mobile toujours à portée de main, elle court d’atelier d’écriture en thérapie, démolit son appartement pour en faire un loft, se commet dans une « flashmob » anticléricale délirante, place sa mère dans une maison de retraite expérimentant le « transgénérationnel citoyen »…
Avec les amis de son « réseau » qui pratiquent jalousement l’entre-soi tout en revendiquant le « vivre-ensemble », elle parle une langue versant tantôt dans l’euphémisme rassurant, tantôt dans l’hyperbole guerrière et c’est lorsque ses discours se veulent les plus subversifs qu’ils se révèlent obéir au plus plat conformisme de la transgression autorisée.
Elle croise bien sûr d’autres personnages au long de son anti-épopée : une centenaire sarcastique, un rouge-gorge virtuose, un sexe qui parle, une mère porteuse roumaine, Azzedine le bon élève captif d’une ZEP, une séropositive au mauvais caractère et bien d’autres…