Les plages d'histoires
Editeur : Editions Au Fil du temps
Mardi 6 juin 1944, à l'heure d'une marée basse, les rivages de Normandie sont noirs de bateaux et d'un rouge-sang de soldats tués au combat. Terribles jours à Omaha, Utah, Sword, Gold et Juno, les cinq plages d'un littoral combattant. Soixante-dix ans plus tard, des centaines de milliers de visiteurs en découvrent, émus, les cicatrices. Sur terre et sur mer, les virgules de béton que sont les blockhaus ponctuent les jours ordinaires des gens d'ici. Sur la plage de Sainte-Marie-du-Mont, devenue Utah Beach en 1944, les ostréiculteurs juchés sur des tracteurs partent ausculter leurs naissains. Devant Luc et Lion, des pêcheurs amateurs rêvent d'improbables captures. Sur la plage de Colleville, Omaha Beach en langage touristico-militaire, en contrebas du cimetière-jardin où reposent plus de dix-mille soldats, des ados compétitionnent en char à voile. L'été sur la côte, les feux d'artifice rassemblent un monde fou et joyeux. L'objectif d'Olivier Mériel est bien de saisir des instants d'aujourd'hui, teintés d'une tonalité d'hier. Armé de sa chambre photographique, il capte les fulmars et mouettes tridactyles de la pointe du Hoc, les pannes dunaires d'Utah Beach, des touristes débarquant sur les hauteurs d'Arromanches. Les camping-caristes seraient-ils les nouveaux soldats du XXIe siècle ? « Je montre le vrai avant le beau » sourit Mériel. Appuyées par des textes courts de Jean-Jacques Lerosier, grand reporter à Ouest- France et auteur de plusieurs livres sur la Bataille de Normandie, la cinquantaine d'images noir et blanc d'Olivier Mériel donnent à voir comment s'est opérée la métamorphose des lieux, comment les paysages ont digéré le long et douloureux feuilleton de la Bataille de Normandie, quelles traces a laissé l'Histoire. Une photo, un texte, chaque page raconte une petite histoire de cette grande histoire.