Les Grand-remplacés : Enquête sur une fracture française
Votre voisin de bureau s'est mis à clasher les bobos serviles, à dévorer les livres d'Alain Soral ou de Papacito, à s'épancher sur la virilité perdue de l'homme post-moderne ? Bienvenue chez les grand-remplacés : ceux qui haïssent les hommes-soja, leur mode de vie de « tantouzes » et qui redoutent une immigration de masse.Des « petits Blancs de banlieue » aux cadres des métropoles, une lame de fond identitaire se propage. Elle s'appuie sur la peur du déclassement, l'absence de réponse des élites, et une forte réticence face à une société de plus en plus métissée. De fait, aujourd'hui, un Français sur deux croit au grand remplacement. De ces angoisses contemporaines, des idéologues font commerce : ils se reconvertissent dans le coaching en séduction, le jeu vidéo, l'édition, le porno, les sciences alternatives ou le tuning. Les plus radicaux s'exilent dans les pays de l'Est pour régénérer la « race blanche »... Cette nébuleuse prend la tête du débat public, irrigue de ses punchlines nos conversations et remplit un vide idéologique. Déboussolés, leurs adversaires à gauche accusent plusieurs trains de retard. Cette poussée des droites radicales prospère sur les faiblesses de nos sociétés. Elle est l'affaire de tous.