Mademoiselle Liberté
Pour La Liberté guidant le peuple peinte par Delacroix en 1830, toile unanimement reconnue, symbole d’un républicanisme romantique, composition pyramidale avec ces bras qui se lèvent vers leur destin, Michel Quint imagine un récit à suspense, une mise en scène shakespearienne où la rue devient théâtre. Nous partons à la rencontre d’Eugénie, qui "obscurcit le paysage tellement elle est lumineuse", demoiselle Liberté qui fait l’histoire de ces Trois Glorieuses mal connues ; on accompagne le peintre et son futur modèle parmi les barricades où gronde la révolte populaire, jusqu’à ce moment cristallisé quand Eugénie brandit son drapeau "et galvanise la brigade qui enlève la barricade dans l’élan et bascule dans le camp des suppôts du pouvoir". De l’histoire à l’Histoire, le peintre et l’écrivain sont les complices d’une réécriture sensible de la contingence humaine.